Assis à la table de la cour à cochon (c’est son nom d’origine), j’épluche pour faire une tarte, les dernières pommes qu’il nous reste qui étaient stockées dans le fruitier sous les voûtes. Sur un petit poste que j’ai apporté, la radio diffuse la symphonie numéro 3 de Brahms, elle se mêle au chœur des oiseaux ponctué de croassements, roucoulements et le coucou du coucou. Quand je redresse la tête, mon regard est happé par les châtaigniers encore nus qui bourgeonnent, puis il dérive et folâtre dans le bleu immaculé du ciel.
Faire les fous devant l’âtre, ah non, c’est le printemps, plus besoin de feu quoique si nous en avons envie, pourquoi se priver?
Batifolons tous azimuts pour ceux qui peuvent, tentons des expériences (enfin, n’inventons pas un nouveau virus !), nous avons le temps !
Privés de liberté de circuler certes mais en même temps, prendre la liberté d’accomplir des actions farfelues, incongrues, hurluberlues, extravagantes, excentriques que nous ne ferions pas en temps normal ! Autorisons-nous, lâchons nous…c’est le moment !
Vivre un peu comme Bouvard et Pécuchet, les personnages du roman de Gustave Flaubert !
Oser être soi, être vrai sans artifice puisque pas de regards extérieurs, pas de possibilité de jugement d’autrui! Il est quasi improbable que quelqu’un vienne frapper à notre porte donc l’apparence physique telle que nous la concevions avant n’a plus de raison d’être.
L’humain n’étant plus là à piétiner, à prendre tout l’espace, certains animaux se risquent à s’aventurer. Et oui, eux aussi, osent folâtrer notamment aux périphéries des villes !
Folâtrer
Folâtrer au bord
De la folie
Des temps révolus,
En équilibre sur un pied
Pour rire,
Rire de l’absurdité,
Afin de décoller
Là haut
Tout léger,
Au bord
De la circonférence
Du drame.
Jean Clais
Jeudi 23.04.20 Folâtrer
Envie de folâtrer, attirés par verts prés…
Atrium étriqué où nous sommes confinés
En notre Tour d’ivoire, retraite salutaire.
Longue vue pour y voir peut-être un peu plus clair.
“Au milieu de l’hiver en moi j’ai découvert
Un incroyable été“ pensait Camus hier,
Bref extrait de La Peste où prendre de la graine
S’envoler vers l’espoir en ces phrases pérennes.
Avec pincée de soufre, vin vivra-t-il plus vieux ?
Mais les jeunes ou vieux souffrent quand argent se fait Dieu.
S’extirper d’Internet entrevoir plus net,
Appréhender le monde bien avant qu’il ne sombre.
La douche matinale m’atomise de mots
Faisant pleuvoir des rimes éclaboussant bassines,
Mais si vite oubliées, séchant la peau mouillée,
Drapés dans la serviette, il n’en reste que des miettes.
La mémoire se mire en eaux troubles et racines.
Le trop-plein qui défile en nos têtes joue le swing.
A folâtrer bientôt nous aurons folle envie
Ensemble ce sera l’heure d’embellir la vie.
Chantal Danjon
Folâtrer
il fallait oser
convoquer le bucolique
du papillon virevoltant
de l'abeille butinant
de l'oiseau gazouillant
en ce printemps pathétique
et lâcher prise un instant
juste pouvoir respirer
humer simplement
le profond parfum
légèrement enivrant
et même un peu entêtant
des glycines en pleurs
il fallait s'autoriser
à oublier les heures
et les heurs du moment
accepter naïvement
de savoir s'égarer
dans le ciel bleu
sans le soupçonner
d'être un peu trop bleu
regarder s'ébrouer
à la surface de l'étang
les canards amoureux
qui secouent leurs ailes
avec beaucoup de zèle
tendresse animale
qui ne pense à mal
doux égarements
ne pas avoir peur
du méchant ridicule
des clichés en fleurs
instants minuscules
et petits bonheurs
à saisir en plein vol
Gérard T
folâtrer
Assis à la table de la cour à cochon (c’est son nom d’origine), j’épluche pour faire une tarte, les dernières pommes qu’il nous reste qui étaient stockées dans le fruitier sous les voûtes. Sur un petit poste que j’ai apporté, la radio diffuse la symphonie numéro 3 de Brahms, elle se mêle au chœur des oiseaux ponctué de croassements, roucoulements et le coucou du coucou. Quand je redresse la tête, mon regard est happé par les châtaigniers encore nus qui bourgeonnent, puis il dérive et folâtre dans le bleu immaculé du ciel.
Le confinement des avions a du bon !
23 avril 2020-André
Folâtrer
Folâtrer pendant le confinement, c’est jouable !
Faire les fous devant l’âtre, ah non, c’est le printemps, plus besoin de feu quoique si nous en avons envie, pourquoi se priver?
Batifolons tous azimuts pour ceux qui peuvent, tentons des expériences (enfin, n’inventons pas un nouveau virus !), nous avons le temps !
Privés de liberté de circuler certes mais en même temps, prendre la liberté d’accomplir des actions farfelues, incongrues, hurluberlues, extravagantes, excentriques que nous ne ferions pas en temps normal ! Autorisons-nous, lâchons nous…c’est le moment !
Vivre un peu comme Bouvard et Pécuchet, les personnages du roman de Gustave Flaubert !
Oser être soi, être vrai sans artifice puisque pas de regards extérieurs, pas de possibilité de jugement d’autrui! Il est quasi improbable que quelqu’un vienne frapper à notre porte donc l’apparence physique telle que nous la concevions avant n’a plus de raison d’être.
L’humain n’étant plus là à piétiner, à prendre tout l’espace, certains animaux se risquent à s’aventurer. Et oui, eux aussi, osent folâtrer notamment aux périphéries des villes !
Quelle aventure!
Isabelle M-L