D : - Tu dis cela tous les ans, tu as essayé combien de fois ?
P : - Beaucoup trop, mais cette année, c'est sérieux !
D : - À la notre, à Bouillons Kub, et à toutes les bonnes résolutions !
T : - Aux bonnes révolutions !
D et P : - Non, aux bonnes ré-so-lu-tions !
Les situations se répètent, les données varient à la marge. Chaque groupe a son protocole et il le respecte. Bien que cela n'a rien à voir avec le sujet, « Bouillons Kub » surgit dans cette conversation. C'est en réalité un lieu que peu de gens connaissent, ici il semble très important !
P : - … , après je fais un régime, ou je refume ? Depuis que j'ai arrêté, j'ai pris 10 kilos !
D : - 10 kilos quand même ! Ça ne se voit pas ! Enfin pas trop !
P : - J'ai aussi l'impression que je bois plus !
D : - C'est une impression, ou tu bois plus de pressions° !
P : - Bon, bein cette année, je me mets à l'eau et au footing en semaine, c'est urgent !
T : - À la notre, à Bouillons Kub bien sûr, et au sport !
J'ai depuis fort longtemps une appréhension, quand se rapprochent ces rendez-vous convenus des fêtes (particulièrement Noël) qui ponctuent les années et la vie. Nous avons aujourd'hui une grande liberté ; où il y avait une cérémonie pour chaque étape, chaque épreuve, aujourd'hui nous devons réinventer de nouvelles pratiques avec de nouveaux rituels, si nous refusons les anciennes.
P : - Faire ou ne pas faire ! Fêter ou ne pas fêter ! Baptême, pacs, messe huitaine, enterrement, crémation, noël, musique, la terre, l'homme, le jour, le soleil ?
T : - Rien que ça ! Comme tout le monde se réjouir de l'été en avril, et détester l'hiver revenu en mai !
D : - Moi, j'aime bien la scène dans « the big Lebowski », quand il jette d'une falaise les cendres de son ami à la mer, qu'elles leur reviennent en pleines figures !
T : - À oui, je me souviens, c'est génial !
P : - Justement, c'est une bonne illustration, d'un rituel improvisé. Le contraste est saisissant avec la cérémonie classique d'un enterrement accompagné d'un prêtre.
T : - Oui.
12 avril 2020-André
(°) mot familier pour désigner la bière à la pression qui est servi dans les bistrots
C’est la coïncidence mais le 12 avril, c’est la saint, la saint, la saint Jules bien sûr !
Alors, fêter la saint Jules à mon petit-fils adoré qui fait des bulles comme un mignon petit poisson et qui bave comme un beau petit escargot !
Une pensée pour beaucoup de gens seuls, isolés qui ont fêté ou s’apprêtent à fêter leur anniversaire en ce mois d’avril dont l’anagramme est viral en plus !
En ce dimanche pascal, une pensée pour les enfants pour qui fêter Pâques et sa traditionnelle chasse aux œufs sera spéciale en cette année 2020.
Et puis pour fêter les soignants, ces applaudissements tous les soirs à 20 heures.
Il y a une fête dans mon jardin. Je n’y suis pas officiellement conviée, mais, du coin de l’œil, j’en ai surveillé les préparatifs. Enfin, les moins secrets préparatifs, car l’invitation semble-t-il est partie en cachette, il y a des mois déjà.
Déguisé en arbre mort, il préparait ses effets en douce. Et puis il n’a plus su se cacher. L’air de rien, un petit bourgeon ici, puis là, à peine visible parmi les aspérités du tronc. De petites notes vert tendre, premières dragées. Puis l’éclosion magique des pétales blancs, d’un coup, chacun illuminé d’une petite lumière intérieure, feu d’artifice immobile dont les bourdons ronds et gourmands ont été les premiers spectateurs. La musique est venue en même temps que la danse, dans la légèreté d’un courant d’air qui bruissant dans les branches a jeté par poignées les confettis immaculés. Bientôt, à l’aide des merles, ce sont de pleines poignées de noyaux qui décoreront la pelouse. Mais nous sommes en avril, douceur et blancheur ne s’en laissent pas encore conter, et nul bruit sec n’accompagne la chute des pétales.
La pluie, jalouse de ce succès, a bien cherché à gâcher la fête, éclaboussant tout un chacun de ses gouttes un peu trop fraîches, soudoyant même les nuages pour que le blanc devienne grisâtre. Elle n’a pas duré longtemps, s’évaporant d’elle-même dans la honte de son échec, émue par l’indifférence heureuse des mousses bien agrippées au tronc. Pas rancunier, l’arbre a bu à sa santé, l’a invitée pour l’année prochaine.
La fête bat son plein, et j’imagine les racines tranquillement assises dans la brune chaleur du sol, occupées à faire leurs commentaires depuis la cuisine, avec tendresse et aussi un rien de condescendance pour ces petites plumes légères et pâles, si jeunes, qui là-haut sur les branches ont besoin de bouger pour prouver qu’elles vivent. La nuit qui tombe n’y change rien, la lumière vient de l’intérieur et nulle rotation terrestre n’éteindra le cerisier.
Il y a une fête dans mon jardin. Je n’y suis pas officiellement conviée, mais l’envie me prend de creuser d’autres fenêtres, pour n’en pas perdre une miette, pour me délecter plus avant du spectacle qui plisse mes yeux. L’arbre se penche et m’en dissuade, me persuade que les festins de blancheur, comme les autres, sont éphémères mais sans cesse reconduits.
Le mois d'avril est mon préféré, celui où je suis devenue vivante, où j'ai vu un l'horizon commencer à reculer. Mes cellules doivent s'en souvenir.
Pour mon anniversaire qui est bientôt, même si en solo je ne suis pas très fête - j'en ai fait une seule, grande belle, pour les 50 - j'avais prévu une fête un peu spéciale. Ç'aurait été pour célébrer la vraie retraite de 62 et dire aurevoir à tous les amis de Rouen, ma ville, que je vais quitter.
Mes potes violonistes et violoncellistes et moi, dirigés par notre super chef Marius Andrei, on aurait fait un p'tit concert privé de cordes. Avec le dernier en date, la suite de Haendel (dans Barry Lindon ce soir, tiens). Et sans doute aussi partie de nos nombreux airs effrenés ou vibrants de la Roumanie natale de Marius. Peut-être même que Philippe (seul invité spécial, et pour cause, de ma future vie) nous aurait accompagné à la guitare. Il a bien reçu par mel les accompagnements qu'ils ne connaît pas encore.
Il y aurait eu du monde dans le jardin, à boire, à manger et les voisins aussi, tout le quartier. Car sur des tréteaux j'aurais organisé un vide-maison à prix libre, voire une gratiferia, y'a tellement de trucs bien quand même que je n'emporte pas (mais il en reste, les déménageurs rassurez-vous). Qu'en faire, les ressourceries toutes fermées. Ça ne va pas tout de même me suivre, il va falloir un camion de plus !
Mais rien, nenni, nada. Je vais partir sans fêter. J'en ai pris mon parti.
Mes amis ont fêté les 100 ans de leur maman la semaine dernière.
A la mort du Papa, ils ont vendu leur maison et acheté une autre où il était possible d’aménager un logement pour leur mère, au début indépendante..
Puis, l’Alzheimer avançant, ils ont dû, crève cœur, se résoudre à la mettre en EHPAD. Tous les jours, depuis 3 ans, ils lui rendaient visite à l’heure du repas du soir pour l’aider à manger, et la préparer pour la nuit, soulageant ainsi le personnel surchargé.
Ils connaissaient tous les résidents par leur nom et leur histoire,
Et tout le personnel avec qui ils ont créé des liens.
Au fil des mois ils nous ont fait part de leur désarroi devant l’incapacité des soignants, par manque de moyens, à apporter aux résidents le confort minimum.
Ils nous parlaient aussi de la peine du personnel de voir leur condition de travail se dégrader, entraînant de la souffrance pour eux et pour les résidents. Et puis est arrivé la pandémie et le confinement.
Brutalement, plus aucun contact.
La Maman n’est plus en état de répondre au téléphone.
Ils téléphonent au service le moins possible, connaissant bien la gêne que ça provoque dans l’emploi du temps.
On les rassure : « oui, elle va bien ».
Mercredi, pour ses 100 ans, ils lui ont déposé un colis à l’accueil, contenant des mots d’amour et des dessins de ses petits enfants.
Ils ont pleuré. A-t-elle pleuré ?
Si elle décède dans les semaines prochaines, on ne leur dira certainement pas que c’est de chagrin.
Et on l’enterrera sans qu’ils aient pu la revoir et seuls autour du cercueil.
Quelle cause, si grande soit-elle, peut justifier une telle situation ?
Il y a deux jours , les branches de l'arbre étaient encore nues . Alors cette explosion de vie tout à coup ,ça se fête . J'ai sorti mon clavier dans le jardin et improvisé . Avec les oiseaux comme complices ...
Dès le mâtin c'est la fête,
Autour de la table à se marrer
Devant les brioches et le café,
De nos têtes un peu défraîchies,
De ce qu'on fera cet après-midi.
A 14 heures on est prêt,
La fête se poursuit sur le sable,
A Agon dégustation de kebabs,
Sable chaud et pieds dans l'eau,
La « Bandamoune » est cadeau.
L'apothéose c'est le soir,
C'est le 14 Juillet dans le Bourg,
Fête rituel, rires et calembours,
Moules frites sous le chapiteau,
Coutume et retraite au flambeau.
A minuit feu d'artifice,
Bulles qui enchantent les têtes,
Madison, rock'n roll et musette,
L'on virevolte encore et encore,
Jusqu'à ne plus sentir nos corps.
Aujourd'hui c'est différent,
La fête c'est donner le change,
Adoucir sa vie qui fout le camp,
Tout oser pour le faire sourire,
Même si c'est pire qu'un délire.
Babeth Scribouilleuse
fêter
P : - … , après j'arrête de fumer !
D : - Tu dis cela tous les ans, tu as essayé combien de fois ?
P : - Beaucoup trop, mais cette année, c'est sérieux !
D : - À la notre, à Bouillons Kub, et à toutes les bonnes résolutions !
T : - Aux bonnes révolutions !
D et P : - Non, aux bonnes ré-so-lu-tions !
Les situations se répètent, les données varient à la marge. Chaque groupe a son protocole et il le respecte. Bien que cela n'a rien à voir avec le sujet, « Bouillons Kub » surgit dans cette conversation. C'est en réalité un lieu que peu de gens connaissent, ici il semble très important !
P : - … , après je fais un régime, ou je refume ? Depuis que j'ai arrêté, j'ai pris 10 kilos !
D : - 10 kilos quand même ! Ça ne se voit pas ! Enfin pas trop !
P : - J'ai aussi l'impression que je bois plus !
D : - C'est une impression, ou tu bois plus de pressions° !
P : - Bon, bein cette année, je me mets à l'eau et au footing en semaine, c'est urgent !
T : - À la notre, à Bouillons Kub bien sûr, et au sport !
J'ai depuis fort longtemps une appréhension, quand se rapprochent ces rendez-vous convenus des fêtes (particulièrement Noël) qui ponctuent les années et la vie. Nous avons aujourd'hui une grande liberté ; où il y avait une cérémonie pour chaque étape, chaque épreuve, aujourd'hui nous devons réinventer de nouvelles pratiques avec de nouveaux rituels, si nous refusons les anciennes.
P : - Faire ou ne pas faire ! Fêter ou ne pas fêter ! Baptême, pacs, messe huitaine, enterrement, crémation, noël, musique, la terre, l'homme, le jour, le soleil ?
T : - Rien que ça ! Comme tout le monde se réjouir de l'été en avril, et détester l'hiver revenu en mai !
D : - Moi, j'aime bien la scène dans « the big Lebowski », quand il jette d'une falaise les cendres de son ami à la mer, qu'elles leur reviennent en pleines figures !
T : - À oui, je me souviens, c'est génial !
P : - Justement, c'est une bonne illustration, d'un rituel improvisé. Le contraste est saisissant avec la cérémonie classique d'un enterrement accompagné d'un prêtre.
T : - Oui.
12 avril 2020-André
(°) mot familier pour désigner la bière à la pression qui est servi dans les bistrots
Fêter ? Mais que fêter ?
Pâques, Noël ? hypocritement avec tout ce qui est païen
Son anniversaire ?
Hum ! Ce nombre croissant devient angoissant
Un armistice ?
Oui, si c’est celui qui met un terme à toutes les guerres…
Une victoire sportive ?
Rugby, vélo, hand ball, tennis… sitôt célébrée, sitôt oubliée
La fin du confinement ?
Le réveil risque d’être redoutable
Le printemps qui explose ?
C’est simple et suffisant, Fêtons modestes !
Claudine
Fêter
C’est la coïncidence mais le 12 avril, c’est la saint, la saint, la saint Jules bien sûr !
Alors, fêter la saint Jules à mon petit-fils adoré qui fait des bulles comme un mignon petit poisson et qui bave comme un beau petit escargot !
Une pensée pour beaucoup de gens seuls, isolés qui ont fêté ou s’apprêtent à fêter leur anniversaire en ce mois d’avril dont l’anagramme est viral en plus !
En ce dimanche pascal, une pensée pour les enfants pour qui fêter Pâques et sa traditionnelle chasse aux œufs sera spéciale en cette année 2020.
Et puis pour fêter les soignants, ces applaudissements tous les soirs à 20 heures.
Isabelle M-L
Dimanche 12.04.20, à 15h Orage sur Paris ! Fêter
Fêter les “e“ de Pâques, mais pas qu’eux !
Enfouir les œufs dans le foin des phrases est facétieux.
Fêter Pâques au futon, affutons nos folies.
Des Fish and chips on Friday et pourquoi pas du bœuf,
Ce n’est pas du bluff, on déjeune sans eux !
Ne fais pas l’œuf ou t’es beurré, festoyons.
En sourdine on fait la teuf ! On se défoule.
On fait “un bœuf“ euphorisant 9 fois sur 10.
“First de cordées“ l’œuf ou la poule ?
Ca c’est la farce, j’te fais un “rough“.
Tirons les ficelles, fissa, fissa, renforçons les forces en phase
Attaquons la falaise pile et face. Faut pas rêver ?
Fi ! Même si on est fauché, faut fêter ça.
Fêter ça quoi au fait ?
Mettre le feu aux poudres des phrases toutes faites,
A la fadeur des fadaises floues.
Pour fêter ça il faut… des fallafels, des salsifis, du féroce d’avocat*
Des filets mignons, des filets garnis, des fraises et framboises bio…
Des “financiers“ ?
Non, non, non pas des “financiers“ tout fluss.
Des farces et attrapes, mais pas de coups foireux !
En dessert des œufs pour tous. Renflouons les différences.
Finie la “Nef des fous“, des fous du Fluss.
Aux oeufs, aux œufs ! Osons les vœux les plus fous !
Chantal Danjon
féroce* purée d’avocat et morue avec du pigment des Antilles.
Il y a une fête dans mon jardin. Je n’y suis pas officiellement conviée, mais, du coin de l’œil, j’en ai surveillé les préparatifs. Enfin, les moins secrets préparatifs, car l’invitation semble-t-il est partie en cachette, il y a des mois déjà.
Déguisé en arbre mort, il préparait ses effets en douce. Et puis il n’a plus su se cacher. L’air de rien, un petit bourgeon ici, puis là, à peine visible parmi les aspérités du tronc. De petites notes vert tendre, premières dragées. Puis l’éclosion magique des pétales blancs, d’un coup, chacun illuminé d’une petite lumière intérieure, feu d’artifice immobile dont les bourdons ronds et gourmands ont été les premiers spectateurs. La musique est venue en même temps que la danse, dans la légèreté d’un courant d’air qui bruissant dans les branches a jeté par poignées les confettis immaculés. Bientôt, à l’aide des merles, ce sont de pleines poignées de noyaux qui décoreront la pelouse. Mais nous sommes en avril, douceur et blancheur ne s’en laissent pas encore conter, et nul bruit sec n’accompagne la chute des pétales.
La pluie, jalouse de ce succès, a bien cherché à gâcher la fête, éclaboussant tout un chacun de ses gouttes un peu trop fraîches, soudoyant même les nuages pour que le blanc devienne grisâtre. Elle n’a pas duré longtemps, s’évaporant d’elle-même dans la honte de son échec, émue par l’indifférence heureuse des mousses bien agrippées au tronc. Pas rancunier, l’arbre a bu à sa santé, l’a invitée pour l’année prochaine.
La fête bat son plein, et j’imagine les racines tranquillement assises dans la brune chaleur du sol, occupées à faire leurs commentaires depuis la cuisine, avec tendresse et aussi un rien de condescendance pour ces petites plumes légères et pâles, si jeunes, qui là-haut sur les branches ont besoin de bouger pour prouver qu’elles vivent. La nuit qui tombe n’y change rien, la lumière vient de l’intérieur et nulle rotation terrestre n’éteindra le cerisier.
Il y a une fête dans mon jardin. Je n’y suis pas officiellement conviée, mais l’envie me prend de creuser d’autres fenêtres, pour n’en pas perdre une miette, pour me délecter plus avant du spectacle qui plisse mes yeux. L’arbre se penche et m’en dissuade, me persuade que les festins de blancheur, comme les autres, sont éphémères mais sans cesse reconduits.
Ecrit pour papa le 12/04/2020
Marjolaine Tesson- Gamby
Le mois d'avril est mon préféré, celui où je suis devenue vivante, où j'ai vu un l'horizon commencer à reculer. Mes cellules doivent s'en souvenir.
Pour mon anniversaire qui est bientôt, même si en solo je ne suis pas très fête - j'en ai fait une seule, grande belle, pour les 50 - j'avais prévu une fête un peu spéciale. Ç'aurait été pour célébrer la vraie retraite de 62 et dire aurevoir à tous les amis de Rouen, ma ville, que je vais quitter.
Mes potes violonistes et violoncellistes et moi, dirigés par notre super chef Marius Andrei, on aurait fait un p'tit concert privé de cordes. Avec le dernier en date, la suite de Haendel (dans Barry Lindon ce soir, tiens). Et sans doute aussi partie de nos nombreux airs effrenés ou vibrants de la Roumanie natale de Marius. Peut-être même que Philippe (seul invité spécial, et pour cause, de ma future vie) nous aurait accompagné à la guitare. Il a bien reçu par mel les accompagnements qu'ils ne connaît pas encore.
Il y aurait eu du monde dans le jardin, à boire, à manger et les voisins aussi, tout le quartier. Car sur des tréteaux j'aurais organisé un vide-maison à prix libre, voire une gratiferia, y'a tellement de trucs bien quand même que je n'emporte pas (mais il en reste, les déménageurs rassurez-vous). Qu'en faire, les ressourceries toutes fermées. Ça ne va pas tout de même me suivre, il va falloir un camion de plus !
Mais rien, nenni, nada. Je vais partir sans fêter. J'en ai pris mon parti.
Marie-Hélène Lemoine
FETER
Fêtons ! Fêtons !
Ordre impérieux du calendrier !
Mais au fait , que fête-t-on ?
Victoire ou défaite ?
On est dimanche .
Tu peux le croire !
On n'est pas que dimanche.
C'est Pâques aussi !
Que personne ne mégote !
Que le gigot gigote
Dans les assiettes !
Que les cloches pondent
A toute volée !
Que sautent les bouchons !
Mais il y a comme des couacs
dans la mélodie .
Un bruit de ressort
dans la mécanique
de la boîte à musique.
On est pas tout à fait
dans son assiette .
La résurrection
pas pour demain
Les portes ouvertes
aux calendes grecques !
Il faut bien donner le change
Avoir quelques échanges !
Alors on se téléfête,
on se téléembrasse,
on se télésourit,
on se téléparle,
on traverse les écrans,
on s'offre des images de fleurs,
on y met du cœur !
Mais la réalité des autres
nous manque terriblement.
Gérard T
FÊTER
Mes amis ont fêté les 100 ans de leur maman la semaine dernière.
A la mort du Papa, ils ont vendu leur maison et acheté une autre où il était possible d’aménager un logement pour leur mère, au début indépendante..
Puis, l’Alzheimer avançant, ils ont dû, crève cœur, se résoudre à la mettre en EHPAD. Tous les jours, depuis 3 ans, ils lui rendaient visite à l’heure du repas du soir pour l’aider à manger, et la préparer pour la nuit, soulageant ainsi le personnel surchargé.
Ils connaissaient tous les résidents par leur nom et leur histoire,
Et tout le personnel avec qui ils ont créé des liens.
Au fil des mois ils nous ont fait part de leur désarroi devant l’incapacité des soignants, par manque de moyens, à apporter aux résidents le confort minimum.
Ils nous parlaient aussi de la peine du personnel de voir leur condition de travail se dégrader, entraînant de la souffrance pour eux et pour les résidents. Et puis est arrivé la pandémie et le confinement.
Brutalement, plus aucun contact.
La Maman n’est plus en état de répondre au téléphone.
Ils téléphonent au service le moins possible, connaissant bien la gêne que ça provoque dans l’emploi du temps.
On les rassure : « oui, elle va bien ».
Mercredi, pour ses 100 ans, ils lui ont déposé un colis à l’accueil, contenant des mots d’amour et des dessins de ses petits enfants.
Ils ont pleuré. A-t-elle pleuré ?
Si elle décède dans les semaines prochaines, on ne leur dira certainement pas que c’est de chagrin.
Et on l’enterrera sans qu’ils aient pu la revoir et seuls autour du cercueil.
Quelle cause, si grande soit-elle, peut justifier une telle situation ?
Job
Il y a deux jours , les branches de l'arbre étaient encore nues . Alors cette explosion de vie tout à coup ,ça se fête . J'ai sorti mon clavier dans le jardin et improvisé . Avec les oiseaux comme complices ...
Gérard T