Dans cette parcelle que nous avons abandonnée à la friche , la vie a repris ses droits.Au milieu des ronces et des grandes fougères , des arbustes se sont semés , ont essaimé au gré du vent formant de petits bosquets composites de chênes, de noisetiers , de frênes, de hêtres, de merisiers, d'aubépines .Sur le bord de la haie un néflier fleurit.Geais, pigeons , tourterelles et longues pies s'ébrouent , roucoulent, bâtissent des nids .Chevreuils, renard et lièvres ont tracé au hasard de leurs pérégrinations des chemins , des coulées qui se croisent ,s'emmêlent, sans souci de géométrie et forment un labyrinthe indécis , s'ouvrent des brèches dans le talus . J'ai aperçu au petit matin le renard revenant de sa maraude , il a marqué un temps d'arrêt , il avait l'air aussi étonné que moi .J'y pense en ce moment quand on nous propose de tracer nos déplacements non pas à la craie , non pas dans le bitume de nos routes ni sur les trottoirs de nos villes (ce serait assez beau ces enchevêtrements de déambulations de toutes sortes entre ceux qui vont vont droit au but , tirent leur vie à la règle et ceux qui se laissent aller à de sinueux vagabondages ) mais plutôt dans la froide mémoire de la cyber-surveillance .J'ai éteint la radio , coupé les écrans . Je veux entendre le murmure incessant de la vie qui nous entoure . Elle n'est plus tellement humaine , elle est plutôt nature mais elle est si rassurante .
tracer
Aller vite pour se déplacer !
Juste laisser une trace de son passage !
Tracer sa route (en voiture), son chemin (à pied), aller dans une direction avec détermination, ou gribouiller son doute sur le coin d’une feuille !
Laisser une trace ! Pour notre plus grand émerveillement, des milliers d’années plus tard une empreinte humaine fossilisée retrouvée !
Les premiers signes à l’entrée de la grotte de Niaux !
J’aime bien cette idée de garder la trace ! De l’effacement, de la ruine !
Prendre une photo d’une mise en situation (installation éphémère) avant sa disparition.
Filmer une action, qui peut-être la mise en place d’une pièce, ou sa confrontation à l’espace investi (qui a une vie propre).
Faire d’une fiche, un document synthétique qui sera la dernière ou la seule trace d’une proposition « artistique ».
Tracer au crayon à papier sur la feuille ! Laisser glisser la mine! Sentir une légère résistance, écorcher le papier !
La trace nous interroge, elle est incomplète, elle laisse place à notre imaginaire, elle demande une réponse !
28 avril 2020-André
Mardi 28.04.20 Tracer
Tracer une marelle pour atteindre le ciel,
Jeu d’enfant éphémère, sans passage éternel,
Cent fois redessinée et cent fois effacée,
Par les intempéries, la pluie buvait la craie.
Extension périmètre, tracer Covid-19
Je repense à mon père, l’auto ID-19
On partait en voyage, vers de lointains rivages.
Et l’on traçait la route, défilaient paysages.
Je m’souviens du textile de la banquette arrière…
Tissage noir et bleu que je suivais des yeux,
Labyrinthe en voiture, comme jeu d’aventure.
A l’ennui une issue, trouvée dans le tissu.
En date du 11 mai, confinement périmé !
Tracer sur le papier, sortie autorisée…
Quand pour la bonne chair, traçions les Bovidés.
Version promiscuité, tracerons les Covidés.
Filature du fléau, ça fera un effet bœuf !
A pister nos trajets, sans retourner dans l’œuf.
Espace libre des rues, où les enfants jouaient...
Tu joueras l'ingénue, nous y serons masqués.
Chantal Danjon
Tracer
Circuit sur les traces du coronavirus,
Tracer le chemin de celui-ci!
Rencontre fortuite avec des personnes atteintes
Nous suivre à la trace sans qu’on s’enlace
Vert, on passe!
Jaune, attention, prudence!
Rouge, stop, demi-tour, retour à la case départ!
Vert, rouge, jaune, couleurs des pommes de Normandie!
Tracer la voie de la solidarité et de l’Amour entre tous les Terriens!
Isabelle M-L
Tracer
Dans cette parcelle que nous avons abandonnée à la friche , la vie a repris ses droits.Au milieu des ronces et des grandes fougères , des arbustes se sont semés , ont essaimé au gré du vent formant de petits bosquets composites de chênes, de noisetiers , de frênes, de hêtres, de merisiers, d'aubépines .Sur le bord de la haie un néflier fleurit.Geais, pigeons , tourterelles et longues pies s'ébrouent , roucoulent, bâtissent des nids .Chevreuils, renard et lièvres ont tracé au hasard de leurs pérégrinations des chemins , des coulées qui se croisent ,s'emmêlent, sans souci de géométrie et forment un labyrinthe indécis , s'ouvrent des brèches dans le talus . J'ai aperçu au petit matin le renard revenant de sa maraude , il a marqué un temps d'arrêt , il avait l'air aussi étonné que moi .J'y pense en ce moment quand on nous propose de tracer nos déplacements non pas à la craie , non pas dans le bitume de nos routes ni sur les trottoirs de nos villes (ce serait assez beau ces enchevêtrements de déambulations de toutes sortes entre ceux qui vont vont droit au but , tirent leur vie à la règle et ceux qui se laissent aller à de sinueux vagabondages ) mais plutôt dans la froide mémoire de la cyber-surveillance .J'ai éteint la radio , coupé les écrans . Je veux entendre le murmure incessant de la vie qui nous entoure . Elle n'est plus tellement humaine , elle est plutôt nature mais elle est si rassurante .
Gérard Tesson