Quand durant leur footing, A et GT se croisent au distributeur de légumes de La Vendelée sur la route de Lessay, la situation est comique (comme dans un film de Tati) car ils portent tous les 2 un short et un masque de canard. Ils font chacun un demi-cercle avant de stopper leur course, puis en profitent entre 2 respirations pour échanger quelques mots, après avoir repris le souffle et récupéré de l’effort. Bien sûr ils restent à une distance réglementaire pour éviter d’attraper le covid19. Il y a néanmoins peu de chances que l’un comme l’autre en soit porteur. En tous cas, ils en sont convaincus. Contrairement à eux, PC est confiné pour cela à quelques kilomètres, il a mal à la poitrine et de fortes fièvres.
A : - Prolonger se connecter, ou prolonger ?
GT : - Prolonger ! Prolonger se connecter si tu veux ! C’est juste un mot de référence, un mot clef, un signal qui clignote !
Le cœur de GT clignote fort dans sa poitrine. Il était parti sur un rythme trop élevé. Il repartirait plus doucement, cette pause était bienvenue.
A : - L’intérêt est certainement dans la variété et la richesse des écrits ?
GT : - C’est une évidence, mais il n’y a aucun jugement !
Un monde où il serait impossible de se déconnecter, comme dans les fictions. On aurait des implants nanoscopiques (un téléphone, une carte d’identité, les autorisations de circuler ou non) cela donne des frissons ! Internet est aussi un outil de diffusion formidable, il permet à moindre coût à des groupes d’exister (communiquer, échanger, se développer) ! Nous sommes déjà surveillés par notre carte bleue, notre téléphone. Le numérique offre des espaces immenses pour développer des créations et se perdre.
Il faut entretenir la flamme. Ne pas la laisser s’éteindre surtout en ces temps difficiles, incertains et troublants. La période de confinement a été finalement étendue. De quinze jours à six semaines en se gardant bien de faire apparaître un horizon d’éternité. Il serait surprenant que ce rallongement plaise à tout le monde. Par contre je suis certain que celles et ceux qui sont allongés aspirent à continuer à vivre. Il y en a d’autres qui longent les barrières la nuit venue, les ombres les précédant dans les chemins creux au clair de lune, sans penser un seul instant que leur attitude ne fait que développer un ressentiment auprès de leurs chers voisins. Tout à coup, le matin, ils découvrent, qu’ils ne sont que des voisins. Pour les confinés du premier jour, temporiser en prenant le temps de fumer une bonne cigarette sans penser au raccourcissement de l’existence, de lire ou relire avec obstination « le temps retrouvé », de pousser un chariot dans une file en attendant son tour de consommer, de perpétuer le souvenir de ces heures passées au bureau avec ses foutus supérieurs… Et pourtant, il y a tant de choses à faire, à entreprendre, à cueillir, à lire, à s’étonner… La période actuelle l’a permis par surprise. Cet intervalle de temps immobilisé n’accroît pas, même prolongé, la durée du temps de vie. C’est une prolongation, une prolongation contrainte.
Prolonger
Prolonger le confinement
Qui a ouvert les vannes
Le passé a télescopé le futur.
Temps perdu par le superficiel
Temps retrouvé pour l’essentiel
Pourvu qu’ils me laissent le temps.
S’en souvenir pour le grand
Déconfinement.
Jean Clais
prolonger
Quand durant leur footing, A et GT se croisent au distributeur de légumes de La Vendelée sur la route de Lessay, la situation est comique (comme dans un film de Tati) car ils portent tous les 2 un short et un masque de canard. Ils font chacun un demi-cercle avant de stopper leur course, puis en profitent entre 2 respirations pour échanger quelques mots, après avoir repris le souffle et récupéré de l’effort. Bien sûr ils restent à une distance réglementaire pour éviter d’attraper le covid19. Il y a néanmoins peu de chances que l’un comme l’autre en soit porteur. En tous cas, ils en sont convaincus. Contrairement à eux, PC est confiné pour cela à quelques kilomètres, il a mal à la poitrine et de fortes fièvres.
A : - Prolonger se connecter, ou prolonger ?
GT : - Prolonger ! Prolonger se connecter si tu veux ! C’est juste un mot de référence, un mot clef, un signal qui clignote !
Le cœur de GT clignote fort dans sa poitrine. Il était parti sur un rythme trop élevé. Il repartirait plus doucement, cette pause était bienvenue.
A : - L’intérêt est certainement dans la variété et la richesse des écrits ?
GT : - C’est une évidence, mais il n’y a aucun jugement !
Un monde où il serait impossible de se déconnecter, comme dans les fictions. On aurait des implants nanoscopiques (un téléphone, une carte d’identité, les autorisations de circuler ou non) cela donne des frissons ! Internet est aussi un outil de diffusion formidable, il permet à moindre coût à des groupes d’exister (communiquer, échanger, se développer) ! Nous sommes déjà surveillés par notre carte bleue, notre téléphone. Le numérique offre des espaces immenses pour développer des créations et se perdre.
14 avril 2020-André
Prolonger
Prolonger la vie des gens à tout prix dans de mauvaises conditions, non merci.
Prolonger le confinement, pas le choix, enfin si, mais bon, pas envie de désobéir pour l’instant.
Prolonger le sourire, oh oui, il permettrait d’allonger l’espérance de vie !
Isabelle M-L
Prolonger
Remue ménage dans les méninges
il va falloir réaménager la banalité
réarmer l'invention quotidienne
comment ne pas tuer tout ce temps
envisager de le vivre tranquillement
comment ne plus attendre l'échappée
peut-on en douce se faire la belle ?
J'irai chercher du côté
de l'obstination soigneuse
de la tricoteuse attentive
à ne pas perdre le fil
dans la patience amoureuse
de celle qui reprise sans méprise
la vie déchirée décousue
un peu de persévérance
un peu de paisible errance
un peu d’espérance
le jour viendra c'est sûr
où l'on pourra sortir
de cette léthargie subie
élargir loin les murs
qui murmurent l'ennui
qui radotent en silence
les jours s'allongent quotidiennement
la nuit se couche tardivement
le jour viendra
la vie se remettra debout
elle s'étirera à nouveau
vers l'étendue du monde
nous tendras les bras
pour de longues étreintes
se prolongera
au delà de l'horizon
Gérard T
De la dune je regarde la plage.
Le sable fin soulevé par le vent frais
D’un avril si frileux,
La vague qui lèche le sable encore sec
Y laissant un rouleau d’algues brunes,
Jusqu’à la prochaine vague qui le poussera plus haut.
Je pourrais rester là jusqu’à la marée haute
Et encore jusqu’à la marée basse
Et pourquoi pas encore et encore,
J’ai tout mon temps
Puisque le prolongement du confinement
M’offre un nouveau mois de (t)rêve.
Sauf que la mer,
Elle est à 3 km de chez moi
Elle m’est interdite
Et ça me met en rage.
Job
Prolonger c’est décidé,
Il faut entretenir la flamme. Ne pas la laisser s’éteindre surtout en ces temps difficiles, incertains et troublants. La période de confinement a été finalement étendue. De quinze jours à six semaines en se gardant bien de faire apparaître un horizon d’éternité. Il serait surprenant que ce rallongement plaise à tout le monde. Par contre je suis certain que celles et ceux qui sont allongés aspirent à continuer à vivre. Il y en a d’autres qui longent les barrières la nuit venue, les ombres les précédant dans les chemins creux au clair de lune, sans penser un seul instant que leur attitude ne fait que développer un ressentiment auprès de leurs chers voisins. Tout à coup, le matin, ils découvrent, qu’ils ne sont que des voisins. Pour les confinés du premier jour, temporiser en prenant le temps de fumer une bonne cigarette sans penser au raccourcissement de l’existence, de lire ou relire avec obstination « le temps retrouvé », de pousser un chariot dans une file en attendant son tour de consommer, de perpétuer le souvenir de ces heures passées au bureau avec ses foutus supérieurs… Et pourtant, il y a tant de choses à faire, à entreprendre, à cueillir, à lire, à s’étonner… La période actuelle l’a permis par surprise. Cet intervalle de temps immobilisé n’accroît pas, même prolongé, la durée du temps de vie. C’est une prolongation, une prolongation contrainte.
Patrice Monchy 14 avril 2020
Mardi 14.04.20, à 15h
Prolonger
Prolonger le plongeon
En immersion maison,
Tous des pros du longe-côte,
Pas toujours côte à côte,
A l’intérieur des murs
Chambre et cuisine sûres.
Ondulation féconde,
Si humeur vagabonde
En partie de ping-pong,
Saisir la balle au bond !
Le 11 du mois de Mai,
Le muguet serait frais
Dans notre beau jardin
Que nous ne verrons point,
Toutes clochettes pointées
Après Pâques à cloche-pied.
“En Mai fait c’qu’il te plait“
Sauf à vous embrasser,
Nager dans le courant,
Ce n’est pas pour l’instant.
La distance d’1mètre,
Ratio d’1 kilomètre
La tyrannie des Huns,
Solo, pour notre bien.
Nous voilà condamnés
Sursis d’un mois de délai.
Partiellement libérés
Si “Corona“ permet,
Prenons date au 11 mai,
Je vous dis, à nos souhaits !
Pas de 2 pour les 1.
Chantal Danjon