Je me souviens des jours de fièvre dans le grenier aménagé en chambre, de cette vieille maison du faubourg. Le mirus ronflait à plein boulets et la plaque de fonte rougeoyante. Ces moments sans ennui, sans attente, léthargie de légume avec toutefois le regret de cette fissure murale bouchée au papier journal qui me cachait la couleur du ciel.
Je me souviens également le plaisir de contempler le livre offrande de ces jours de maladie. Je le contemplais sans rien lire, sans doute trop las pour me concentrer sur les 252 pages qu’il contenait. Enyd Blyton, Jules Verne …
Je me souviens de ce thermomètre, juge de mon lendemain. Quand la fièvre commençait à baisser, que ma mère s’était absentée, je le passais au-dessus du mirus pour grappiller quelques degrés Celsius indispensables pour prolonger ma convalescence afin de finir le livre.
Suprême habilité, je ne l’ai jamais fait exploser. Mais je me souviens une fois le livre terminé, une autre fièvre qui s’emparait de mes membres. Voir le ciel, courir dans les rues, retrouver les copains, et petit à petit me construire mon livre.
Le thermomètre frictionné à l’alcool, secoué énergiquement, rejoignait le tiroir du chevet maternel dans la chambre des parents et la petite boule de mercure sans ennui, sans attente mais aussi sans souvenir, reprenait sa sieste minérale.
Je me souviens des jours de fièvre dans le grenier aménagé en chambre, de cette vieille maison du faubourg. Le mirus ronflait à plein boulets et la plaque de fonte rougeoyante. Ces moments sans ennui, sans attente, léthargie de légume avec toutefois le regret de cette fissure murale bouchée au papier journal qui me cachait la couleur du ciel.
Je me souviens également le plaisir de contempler le livre offrande de ces jours de maladie. Je le contemplais sans rien lire, sans doute trop las pour me concentrer sur les 252 pages qu’il contenait. Enyd Blyton, Jules Verne …
Je me souviens de ce thermomètre, juge de mon lendemain. Quand la fièvre commençait à baisser, que ma mère s’était absentée, je le passais au-dessus du mirus pour grappiller quelques degrés Celsius indispensables pour prolonger ma convalescence afin de finir le livre.
Suprême habilité, je ne l’ai jamais fait exploser. Mais je me souviens une fois le livre terminé, une autre fièvre qui s’emparait de mes membres. Voir le ciel, courir dans les rues, retrouver les copains, et petit à petit me construire mon livre.
Le thermomètre frictionné à l’alcool, secoué énergiquement, rejoignait le tiroir du chevet maternel dans la chambre des parents et la petite boule de mercure sans ennui, sans attente mais aussi sans souvenir, reprenait sa sieste minérale.