Allongé sur un plateau mû par un mouvement translatif, je pénètre (les deux pieds devant, ah ah !)à plusieurs reprises dans l’anneau, cette bouche creuse qui m’avale et me recrache. Les dents de l’anneau-bouche sont invisibles, mais un bruit caractéristique de rotation me prévient de l’imminence de la découpe dans certaines positions.
La machine : - Gonflez vos poumons ! Bloquez vos poumons !
Quelques secondes s’écoulent, un compte à rebours lumineux s’affiche.
La machine : - Respirez !
Discipliné, j’obtempère aux injonctions de la machine, parfois la voix humaine de l’opératrice-infirmière s’ajoute et m’accompagne dans un mauvais haut-parleur qui grésille. La porte s’ouvre, elle entre et me parle directement.
OI : - Vous allez bien ?
A : - Oui.
OI : - J’injecte le produit de contraste, ne vous inquiétez pas si vous avez une sensation de chaleur, c’est normal. Plus qu’un seul passage !
Quand les rayons découpent mon corps en rondelles, que des capteurs les intègrent, qu’un logiciel transforme les données collectées en images en trois de dimensions ; mon cœur lui bat au rythme de la machine, ma respiration est sienne, je suis sa matière, son sujet.
Inspirer profondément après, pour vérifier que l’on est bien vivant.
GT : - Je crois dans l’utopie! Sous le feutre et la graisse de bon augure qu’il faut oser avec courage !
vivant
Allongé sur un plateau mû par un mouvement translatif, je pénètre (les deux pieds devant, ah ah !)à plusieurs reprises dans l’anneau, cette bouche creuse qui m’avale et me recrache. Les dents de l’anneau-bouche sont invisibles, mais un bruit caractéristique de rotation me prévient de l’imminence de la découpe dans certaines positions.
La machine : - Gonflez vos poumons ! Bloquez vos poumons !
Quelques secondes s’écoulent, un compte à rebours lumineux s’affiche.
La machine : - Respirez !
Discipliné, j’obtempère aux injonctions de la machine, parfois la voix humaine de l’opératrice-infirmière s’ajoute et m’accompagne dans un mauvais haut-parleur qui grésille. La porte s’ouvre, elle entre et me parle directement.
OI : - Vous allez bien ?
A : - Oui.
OI : - J’injecte le produit de contraste, ne vous inquiétez pas si vous avez une sensation de chaleur, c’est normal. Plus qu’un seul passage !
Quand les rayons découpent mon corps en rondelles, que des capteurs les intègrent, qu’un logiciel transforme les données collectées en images en trois de dimensions ; mon cœur lui bat au rythme de la machine, ma respiration est sienne, je suis sa matière, son sujet.
Inspirer profondément après, pour vérifier que l’on est bien vivant.
GT : - Je crois dans l’utopie! Sous le feutre et la graisse de bon augure qu’il faut oser avec courage !
A : - Osons !
B : - Osez, osez, Joséphine!
08 avril 2020-André