Lisons, rêvons, pensons, chantons, sourions, rions, crions, jouons, dessinons, toutes ces actions peuvent nous permettre de vivre la première…
Et quant à l’évasion physique, quand le gong aura sonné et qu’on pourra sortir du confinement, filons, nageons, courons, embrassons-nous, serrons-nous les mains…
Que sais-je encore ? Mais toi lecteur, je te laisse imaginer !
Cette brèche dans la haie, face à la fenêtre. Les rayons du soleil s’y engouffrent malgré les quelques ronces beaucoup moins rudes que la frise de barbelés qui entoure la maison.
Ils ont beau tout cloîtrer, ils n’empêchent pas le soleil et dans ce laps de temps court, déjà de l’ombre apparaît sur le bord ouest.
Ils ont cloîtré. Des hommes en scaphandre viennent épandre un produit jaune vert sur les façades. Ne pas ouvrir la fenêtre et le soleil rigole en sillons multicolores.
Maintenant, la peur que demain, ils ouvrent la fenêtre. Ce sera à l’aube. Il n’y aura pas de prêtre, ils me savent mécréant. Et ce sera fini de cette fièvre, de ce tambour dans la poitrine, de cette respiration grinçante.
Délire, délire,
Le soleil est dans la brèche, Une étoile de lumière éclabousse les livres, mes gardiens plantons fidèles la raison, et qui me disent, à la disparition du soleil, ce sera le temps de l’évasion.
L’évasion du livre est illusoire, elle n’est que l’enfermement dans une autre évasion.
Le soleil a passé la brèche. Il reste ce trou de lumière et ses barreaux de ronces.
Ecarter les ronces, passer dans l’champ voisin courir vers le grand chêne, respirer à plein… Le tambour reprend dans la poitrine, la tête tourne, ou est-ce les corbeaux ?
Des corbeaux comme des missels noirs et ricanant. Partez ! partez ! Laissez- moi seul, j’irai seul où je vais.
Délire…Evasion… Délire…Evasion…
Délire ou évasion, la fin sera la même sous cette couette où je m’endors dans l’ombre du printemps qui se réchauffe;
Avec le confinement, nous manquons cruellement de rencontres, d’échanges et de conversations. En plus de limiter nos sorties, nous limitons nos gestes et nos paroles, nous sommes gagnés par le respect excessif de la consigne, un effet viral secondaire, sans doute. Mais à la caisse du magasin, au passage des articles sur le tapis, nous respectons toujours le protocole de civilité minimum requis. C’est important ce brin d’humanité.
C : - Bonjour !
A : - Bonjour !
C : - Pas de carte ? Sans contact ?
A : - Non, par code !
Contrairement au langage synthétique mais précis du passage de caisse, une conversation est souvent la juxtaposition de monologues, où chacun bien qu’enfermé dans sa raison ou sa folie, entend l’autre à la marge. Le travail par la suite, consiste à reformuler ces bribes de mots en phrases et leur redonner sens.
GT : - Évasion !
CH : - « La grande évasion » !
FB : (lui s’est muré dans le silence)
HL : - Je suis un singleton ! J’exècre la médiocrité du mail art d’aujourd’hui ! Ray Johnson se retournerait dans sa tombe, s’il voyait le rien des envois de mauvaises photocopies des expositions d’art postal, de tous ces vilains qui se prétendent artistes!
A : - Échapper à notre enfermement ! Échapper aux frontières invisibles, à la réduction du monde à des formules lapidaires ! Être en capacité de dire et d’écouter ! HL peut-il entendre quoique ce soit ? j’en doute. Cela ne remet pas en question la pertinence de ses travaux, mais simplement une relation équilibrée possible.
Au final ce n’est pas le message personnel que l’on a délivré qui compte (il est délivré), mais celui de l’autre. Souvent il est codé. Parfois il faut juste l’inverser pour comprendre.
MS : - Il n’y a pas que la compétition !
GT : - Dans le vert tendre du printemps, comme dans l’automne dorée, je suis résolument optimiste ! Je crois dans la soupe à l’oignon, et j’espère dans le bouillonnement de cette jeunesse qui bouge les lignes !
MV : - Non, je ne prends pas AF pour un dieu, c’est un ami.
DM : - Non, je ne ferai pas de photo, certainement pas !
6 avril :
Se faire la belle, se carapater, se tirer,
Qui n’a pas rêvé d’évasion ?
Ces jours-ci, pas question de prendre des risques
Privilégions la cavale mentale
Claudine
EVASION
Il a été contrôlé
Par les policiers
100 mètres et 10 minutes de dépassement
Des limites autorisées en confinement.
Chez le juge : « alors mon garçon ?
-J’avais besoin d’évasion.
-Double effraction, Ca mérite la prison ».
30 mètres carrés, 2 compagnons
Quel luxe cette prison.
Plus envie d’évasion.
Dans les 40 mètres carrés de son appartement,
Sa femme et 3 enfants,
Plus sa belle-mère et son chien
Venus de pas bien loin
Mais stoppée chez ses enfants
Par la brutalité du confinement.
Hors de la prison on l’a jeté,
Une fois sa peine purgée.
Il a marché 3 heures,
Un grand moment de bonheur.
Et 20 kilomètres,
Sans jamais être contrôlé.
Il a monté son escalier
Job
Voguons vers l’évasion
A grands coups d’avirons,
ça ne peut se faire seul
Evitons cet écueil !
Et si les drônes dressés
Nous rendent liberté !
En avant, Variations
Virtuoses intentions,
Naviguons en plein vent
Même à contre-courant.
Les pensées qui déboulent
Divaguant dans la houle
Qui flottent vers le Sage,
Pas si loin des Sauvages.
Cessons d’être noyé,
Par tous ces bavardages,
Car nous savons penser
A tous les abordages
Qui pouraient nous unir
Plutôt que pire empire.
Croisons verts discours
Faisons bel équipage,
Capitaines au long cours
Des fleuves du partage.
Chantal Danjon
Evasion
Evasion dans la tête ou physiquement parlant ?
Lisons, rêvons, pensons, chantons, sourions, rions, crions, jouons, dessinons, toutes ces actions peuvent nous permettre de vivre la première…
Et quant à l’évasion physique, quand le gong aura sonné et qu’on pourra sortir du confinement, filons, nageons, courons, embrassons-nous, serrons-nous les mains…
Que sais-je encore ? Mais toi lecteur, je te laisse imaginer !
Isabelle M-L
Evasion.
Cette brèche dans la haie, face à la fenêtre. Les rayons du soleil s’y engouffrent malgré les quelques ronces beaucoup moins rudes que la frise de barbelés qui entoure la maison.
Ils ont beau tout cloîtrer, ils n’empêchent pas le soleil et dans ce laps de temps court, déjà de l’ombre apparaît sur le bord ouest.
Ils ont cloîtré. Des hommes en scaphandre viennent épandre un produit jaune vert sur les façades. Ne pas ouvrir la fenêtre et le soleil rigole en sillons multicolores.
Maintenant, la peur que demain, ils ouvrent la fenêtre. Ce sera à l’aube. Il n’y aura pas de prêtre, ils me savent mécréant. Et ce sera fini de cette fièvre, de ce tambour dans la poitrine, de cette respiration grinçante.
Délire, délire,
Le soleil est dans la brèche, Une étoile de lumière éclabousse les livres, mes gardiens plantons fidèles la raison, et qui me disent, à la disparition du soleil, ce sera le temps de l’évasion.
L’évasion du livre est illusoire, elle n’est que l’enfermement dans une autre évasion.
Le soleil a passé la brèche. Il reste ce trou de lumière et ses barreaux de ronces.
Ecarter les ronces, passer dans l’champ voisin courir vers le grand chêne, respirer à plein… Le tambour reprend dans la poitrine, la tête tourne, ou est-ce les corbeaux ?
Des corbeaux comme des missels noirs et ricanant. Partez ! partez ! Laissez- moi seul, j’irai seul où je vais.
Délire…Evasion… Délire…Evasion…
Délire ou évasion, la fin sera la même sous cette couette où je m’endors dans l’ombre du printemps qui se réchauffe;
Philippe Clément
Quand la plume sèche dans l'encrier, que la poésie se retire des mots, reste la musique.
Improviser reste pour moi le chemin le plus sur pour l'évasion.
Quoique qu'en fait, je me demande si elle n'est pas une forme d'invasion.
Tout ce que je sais,c'est qu'elle m'emmène dans un lieu de l'esprit où je me sens totalement
libre.
Gérard T
Évasion
Avec le confinement, nous manquons cruellement de rencontres, d’échanges et de conversations. En plus de limiter nos sorties, nous limitons nos gestes et nos paroles, nous sommes gagnés par le respect excessif de la consigne, un effet viral secondaire, sans doute. Mais à la caisse du magasin, au passage des articles sur le tapis, nous respectons toujours le protocole de civilité minimum requis. C’est important ce brin d’humanité.
C : - Bonjour !
A : - Bonjour !
C : - Pas de carte ? Sans contact ?
A : - Non, par code !
Contrairement au langage synthétique mais précis du passage de caisse, une conversation est souvent la juxtaposition de monologues, où chacun bien qu’enfermé dans sa raison ou sa folie, entend l’autre à la marge. Le travail par la suite, consiste à reformuler ces bribes de mots en phrases et leur redonner sens.
GT : - Évasion !
CH : - « La grande évasion » !
FB : (lui s’est muré dans le silence)
HL : - Je suis un singleton ! J’exècre la médiocrité du mail art d’aujourd’hui ! Ray Johnson se retournerait dans sa tombe, s’il voyait le rien des envois de mauvaises photocopies des expositions d’art postal, de tous ces vilains qui se prétendent artistes!
A : - Échapper à notre enfermement ! Échapper aux frontières invisibles, à la réduction du monde à des formules lapidaires ! Être en capacité de dire et d’écouter ! HL peut-il entendre quoique ce soit ? j’en doute. Cela ne remet pas en question la pertinence de ses travaux, mais simplement une relation équilibrée possible.
Au final ce n’est pas le message personnel que l’on a délivré qui compte (il est délivré), mais celui de l’autre. Souvent il est codé. Parfois il faut juste l’inverser pour comprendre.
MS : - Il n’y a pas que la compétition !
GT : - Dans le vert tendre du printemps, comme dans l’automne dorée, je suis résolument optimiste ! Je crois dans la soupe à l’oignon, et j’espère dans le bouillonnement de cette jeunesse qui bouge les lignes !
MV : - Non, je ne prends pas AF pour un dieu, c’est un ami.
DM : - Non, je ne ferai pas de photo, certainement pas !
A : - Que peut penser le lecteur ?