Allongé sur un plateau mû par un mouvement translatif, je pénètre (les deux pieds devant, ah ah !)à plusieurs reprises dans l’anneau, cette bouche creuse qui m’avale et me recrache. Les dents de l’anneau-bouche sont invisibles, mais un bruit caractéristique de rotation me prévient de l’imminence de la découpe dans certaines positions.
La machine : - Gonflez vos poumons ! Bloquez vos poumons !
Quelques secondes s’écoulent, un compte à rebours lumineux s’affiche.
La machine : - Respirez !
Discipliné, j’obtempère aux injonctions de la machine, parfois la voix humaine de l’opératrice-infirmière s’ajoute et m’accompagne dans un mauvais haut-parleur qui grésille. La porte s’ouvre, elle entre et me parle directement.
OI : - Vous allez bien ?
A : - Oui.
OI : - J’injecte le produit de contraste, ne vous inquiétez pas si vous avez une sensation de chaleur, c’est normal. Plus qu’un seul passage !
Quand les rayons découpent mon corps en rondelles, que des capteurs les intègrent, qu’un logiciel transforme les données collectées en images en trois de dimensions ; mon cœur lui bat au rythme de la machine, ma respiration est sienne, je suis sa matière, son sujet.
Inspirer profondément après, pour vérifier que l’on est bien vivant.
GT : - Je crois dans l’utopie! Sous le feutre et la graisse de bon augure qu’il faut oser avec courage !
(J'ai ajouté à la contrainte une autre découverte ce jour, la "nouvelle en six mots" inventée par Hemingway - exemple "Children shoes for sale, never used". Je propose donc une douzaine de mini-nouvelles indépendantes)
vivant
Allongé sur un plateau mû par un mouvement translatif, je pénètre (les deux pieds devant, ah ah !)à plusieurs reprises dans l’anneau, cette bouche creuse qui m’avale et me recrache. Les dents de l’anneau-bouche sont invisibles, mais un bruit caractéristique de rotation me prévient de l’imminence de la découpe dans certaines positions.
La machine : - Gonflez vos poumons ! Bloquez vos poumons !
Quelques secondes s’écoulent, un compte à rebours lumineux s’affiche.
La machine : - Respirez !
Discipliné, j’obtempère aux injonctions de la machine, parfois la voix humaine de l’opératrice-infirmière s’ajoute et m’accompagne dans un mauvais haut-parleur qui grésille. La porte s’ouvre, elle entre et me parle directement.
OI : - Vous allez bien ?
A : - Oui.
OI : - J’injecte le produit de contraste, ne vous inquiétez pas si vous avez une sensation de chaleur, c’est normal. Plus qu’un seul passage !
Quand les rayons découpent mon corps en rondelles, que des capteurs les intègrent, qu’un logiciel transforme les données collectées en images en trois de dimensions ; mon cœur lui bat au rythme de la machine, ma respiration est sienne, je suis sa matière, son sujet.
Inspirer profondément après, pour vérifier que l’on est bien vivant.
GT : - Je crois dans l’utopie! Sous le feutre et la graisse de bon augure qu’il faut oser avec courage !
A : - Osons !
B : - Osez, osez, Joséphine!
08 avril 2020-André
(J'ai ajouté à la contrainte une autre découverte ce jour, la "nouvelle en six mots" inventée par Hemingway - exemple "Children shoes for sale, never used". Je propose donc une douzaine de mini-nouvelles indépendantes)
Réparer les vivants, s'abimer soi
On l'a embarqué encore vivant
Toi vivant, je ne renoncerai jamais
A vivant vivant et demi, minus
En vivant ces aventures, ils dépérirent
Être vivant c'est vibrer précautionneusement
Debout les vivants et les morts !
Vivant cela, il vécut deux fois
Si vous êtes vivant, restez-y
Ils réinventèrent le monde du vivant
J'ai jeté l'encre,
arrimé à ce papier.
Je t'envoie un signe
de vie,
un peu de sucre
avec la bouteille à l'amer.
Ici,
le temps vacille
dans l'attente.
Les jours se ressemblent.
Le calendrier se fige
toujours vivants ?
De temps en temps
un ange passe.
Il fait
beaucoup de vent.
Quand le temps
s'arrête,
nous laisse-il
tranquille,
au bord du chemin ?
Nous laisse -il le temps
de renaître ?
A ton avis ?
L'ombre de l'arbre
s'épaissit.
La forêt se cache
derrière la branche
Le temps s'inverse.
Il s'installe au présent
du souvenir.
Ou bien il s'étire,
sournoisement .
Ou bien il se tire,
à toute vitesse
Bons vivants,
brûleurs de chandelles,
animés de furtives
étincelles,
un rien nous enflammait .
Une surprise ,
souvent,
nous attendait.
Aux carrefours
des vanités ordinaires,
Avons nous mérité pareille fête ?
Gérard T
Vivant(s)
Monde animé, vivant,
Sept milliards d’êtres humains !
Plein de gens vivant, vivotant, virevoltant
Ceux qui se nourrissent d’aliments vivants, frais, naturels deviennent plein d’énergie, plein de vitalité
Et puis ceux qui se nourrissent d’aliments morts deviennent malades, fatigués, moroses…
Prenons-soin du vivant !
Je pense à tous ces gens vivant mal le confinement et à ceux qui restent malgré tout de bons vivants.
Isabelle M-L